La bûche de Noël : un dessert traditionnel revisité par nos Grands Chefs

C’est bientôt Noël. Et comme beaucoup de familles, vous allez déguster une bûche lors de votre repas de fêtes.  La bûche de Noël est une tradition incontournable de nos repas de fin d’année. Un rituel que nous répétons chaque année de génération en génération. Mais savez-vous pourquoi ? D’où vient cette coutume qui consiste à savourer ce délicieux dessert ce jour-là ? Une chose est sure, vous ne regarderez plus votre bûche de Noël de la même façon …

Une tradition païenne qui remonte au Moyen-Âge

Tout a commencé dans le nord de l’Europe, dans les contrées où l’hiver est rude et où l’agriculture est importante pour survivre. Les familles avaient instauré un rituel pour passer l’hiver : le rituel du feu. Et ce rituel n’avait rien de culinaire !

C’était un évènement familial qui réunissait tous les membres d’un même logis et qui célébrait l’arrivée du solstice d’hiver. Il portait plusieurs noms : on l’appelait le Licht chez les Germains, le Yule dans les forêts druidiques, le Luce chez les latins, le Ceppo ou le Tréfeu. La fête de Yule existe d’ailleurs toujours dans les pays scandinaves et a tendance a se propager dans de nombreux pays. Une bonne idée pour l’année prochaine ?

Le solstice marquait généralement le début d’une période très froide, rude et difficile, surtout dans les régions nordiques. Chaque famille brulait alors de gros rondins de hêtre ou de chêne dans sa cheminée pour tenir sa maison au chaud. Ils allumaient la bûche la plus énorme qu’ils pouvaient trouver et invitaient tous les membres de leur famille et leurs voisins à passer la soirée au coin du feu. Un vrai moment de convivialité que nous retrouvons aujourd’hui pour le réveillon du 24 décembre.

A l ‘époque, les anciens racontaient des histoires tout en frappant la bûche avec une pelle à feu pour en faire jaillir le plus d’étincelles possible. Ils répétaient : « Bonne année, bonnes récoltes, autant de gerbes et de gerbillons ».

Une pratique reprise par l’église catholique …

Ce n’est que bien plus tard, vers le 12e siècle, que l’église catholique s’intéresse à cette fête païenne et lui donne un caractère chrétien. Et pour cela, l’église propose d’arroser chaque bûche de bois avec de l’eau bénite avant de la bruler. Dans ce nouveau rituel, les familles brulent des bûches dans leur cheminée le 24 décembre et cela peut durer parfois jusqu’à l’épiphanie. Ce feu ne doit être alimenté que par les jeunes filles de la maison. Et de plus, il ne doit être allumé qu’avec les restes de tisons des bûches de Noël de l’année précédente.

Partout, la porte restait grande ouverte aux pauvres gens qui venaient demander un gîte pour la nuit. On leur versait en abondance du vin, de la bière ou du cidre, suivant les régions, et une place leur était accordée à la table de famille. On attendait ainsi la Messe de minuit.

C’est ainsi que la tradition de la bûche de Noël est née.

… à l’origine de nos traditions de Noël

Cette coutume devient alors une vraie cérémonie partout en France. Elle est connue sous divers noms en fonction des régions : la tronche en Franche-Comté, la cosse de Nau, la souche en Bourgogne, le ter feu en Anjou…

Dans cette cérémonie, les chrétiens allument leurs brandons à une lampe qui brule dans l’église, en l’honneur de Jésus. Puis, une fois bénit par le prêtre, ils les promènent dans leurs champs pour s’assurer d’une bonne récolte. Enfin, ils s’en servent pour allumer la bûche dans leur cheminée. Vu la taille des cheminées à l’époque, il s’agissait souvent de troncs ou de souches d’arbres. Ca s’appelait la coque de Noël.

Et chaque région avait son propre rituel : les Bretons, s’agenouillaient devant la coque. En Auvergne, on mettait une chandelle sur la table qui passait de main en main jusqu’au plus jeune. Cette chandelle évoquait ceux qui n’étaient pas là, souvent les anciens.

Quand cette coque brulait, les enfants priaient dans un coin de la chambre, le visage tourné contre le mur, afin, leur disait-on, que la souche leur apporte des cadeaux. Et tandis qu’ils priaient, on mettait au bout de la bûche des fruits confits, des noix et des bonbons.

Quand la bûche de bois devient bûche pâtissière

Au 19e siècle, les grandes cheminées sont remplacées par des systèmes de chauffage plus modernes, comme les poêles en fonte. Impossible d’y entrer de grosses bûches, donc ce sont des rondins de bois qui chauffent les maisons. Puis, le chauffage électrique fait son apparition et avec lui, c’est la fin des cheminées.

Ce n’est que vers le milieu du 19e siècle (entre 1830 et 1850) que des pâtissiers ont l’idée de réaliser un dessert en forme de bûche. L’idée est de symboliser la bûche de Noël traditionnelle qui brulaient dans les cheminées. Ce dessert est directement lié à la vraie bûche qui brulait à l’époque dans les cheminées. Le design de cette bûche a évolué jusqu’en 1945 où apparait la forme qu’elle a aujourd’hui, c’est à dire un gâteau roulé.   

Cette bûche de Noël est traditionnellement réalisée à partir d’un biscuit génoise couvert de crème au beurre et décoré de feuilles de houx. Mais elle se décline aujourd’hui en plein de formes différentes et les pâtissiers rivalisent de créativité pour la réinventer chaque année.

Pour perpétuer cette tradition de Noël, vous avez donc plusieurs possibilités. Si vous possédez une cheminée, il vous suffit de faire bruler une grosse bûche au moment de Noël. Vous pouvez aussi installer une jolie bûche que vous aurez vous-même creusée et décorée au centre de votre table. Ou bien, déguster une bonne bûche de Noël selon la tradition culinaire !

Un dessert sans cesse revisité par nos Grands Chefs

Chaque année, les grands chefs rivalisent de créativité pour proposer des bûches uniques. Des bûches qui s’inspirent de nos traditions tout en restant au goût du jour. Des petits chef d’oeuvre qui se vendent à prix d’or dans les restaurants étoilés. Vous trouverez quelques exemples sur le site de l’homme urbain, ou encore celui de Valrhona.

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