La Rose de Provins, renaissance d’une variété oubliée

Je vous parle aujourd’hui d’une fleur que j’apprécie particulièrement. Une fleur qui possède de multiples variétés, couleurs, senteurs, vertues. Une fleur cultivée dans le monde entier et dont l’une des variétés est devenue, depuis plusieurs siècles, l’emblème d’une ville. Aujourd’hui, je vous parle de la Rose de Provins, aussi connue sous le nom de « Rosa Gallica ». 

Ce n’est peut-être pas la plus impressionnante, ni la plus recherchée, et pourtant, elle est devenue le symbole de la ville de Provins. Sa finesse, ses pétales, sa délicieuse odeur et sa jolie couleur fuchsia l’ont rendue célèbre au 13e siècle. Thibault IV, comte de Brie et de Champagne, en est tombé amoureux et la cultive alors abondamment dans ses jardins. Découvrez l’histoire de cette rose qui, après être tombée dans l’oubli, renaît grâce à une petite poignée de passionnés. 

Il était une fois une rose …

Il faut savoir que la Rose de Provins existe depuis l’époque romaine en France. A cette époque, la rose prend la forme de baume, d’essence, de pétales, et s’utilise dans le culte des morts. Mais c’est bien Thibaut IV qui développe la culture de cette rose sur les coteaux du Châtel (la Ville-Haute). 

La ville de Provins devient alors le principal centre de production de cette variété, dont le commerce est particulièrement florissant. Partout, on la trouve dans les échoppes, sous forme de pétales frais ou séchés, de conserves, de confits, de miel, d’eaux et vinaigres de rose, d’huiles et graisses parfumées, de sirops et d’alcools, de gâteaux fourrés, de coussins odorants, de parures et chapeaux de fleurs…etc. On l’utilise également en parfumerie et en pharmacie, où parait-il, elle fait des miracles : maux d’estomac, ulcères et maux de gorge. On la prépare également en infusion, en sirop, en cataplasme, collyre, lavement et injection ! Elle devient indispensable. 

Puis, avec l’arrêt des Foires de Champagnes – à la Renaissance – son attrait et sa culture s’estompent. La Rose de Provins n’intéresse plus.

Mais c’est sans compter sur quelques irréductibles qui ont décidé de la remettre au gout du jour ! Bruno et Carla sont de ceux-là. Depuis quelques années, ils ont repris la culture de cette rose emblématique de la ville et en font commerce. 

Bruno est un expert des roses et connait parfaitement la Rose de Provins. Il est également le propriétaire et jardinier de la « Roseraie de Provins ». C’est un incontournable de la ville – tout comme ses roses. Et Carla, elle, est cultivatrice et productrice de spécialités à base de Rose de Provins et vend ses produits dans sa boutique « La Ronde des Abeilles ». 

La Roseraie de Provins

Vous ne manquerez pas de croiser Bruno en visitant sa Roseraie. Chapeau de paille rivé sur la tête, il est tout le temps en train de s’occuper des milliers de roses et de la centaine de variétés d’arbres plantés dans son immense jardin. N’hésitez pas à lui demander des conseils, il a réponse à toutes les problématiques. 

Sa Roseraie se découvre le nez dans les roses. Respirez leur doux parfum, si différent à chaque fois. Admirez leurs couleurs, si chatoyantes, et leurs formes délicates. Attardez-vous dans l’une des chaises longues ou bancs posés sur les pelouses. Prenez le temps !

Amateurs de roses, vous êtes au bon endroit : un paradis de 3 hectares ou poussent plus de 300 variétés de roses anciennes ou modernes, toutes avec des noms d’artistes. Un jardin-écrin qui met à honneur la célèbre Rose de Provins et qui possède une vue imprenable sur la célèbre Tour César.

Si après la balade, vous voulez profitez encore un peu de l’endroit, asseyez-vous dans son salon de thé pour y déguster … des spécialités à la rose pardi ! Parmi celle que j’ai gouté, la glace à la rose est juste à tomber …. !

Mon conseil : Goûtez leur glace à la rose. Inoubliable !

La Ronde des Abeilles

Carla et son mari sont horticulteurs et apiculteurs. Ils cultivent la Rose de Provins depuis 26 ans et possèdent plus de 2 000 rosiers répartis sur 3000 m2. 

Dans leur exploitation artisanale, ils font renaitre un savoir-faire datant du moyen-âge : la culture de la rose et la préparation de produits à base de rose : miel, bonbons, nougat, vinaigre, confit aux pétales de rose, confiture, thé, etc…. Une large variété de gourmandises pour les amateurs de cette fleur ! 

La récolte se fait à la main et le geste est précis : il faut saisir la fleur à sa base, arracher ses pétales et retirer son étamine. Ce geste permet d’éviter la pousse du fruit. Les boutons peuvent alors se reformer et refleurir rapidement. Ils en récoltent entre 250 et 300 km par saison. 

Les produits sont ensuite vendus dans leur boutique située dans la Ville-Haute. En pénétrant dans la boutique, je n’en croyais pas mes yeux… Tout a l’air si appétissant qu’on a envie de repartir avec un pot ou un sachet de chaque spécialité ! D’ailleurs c’est quasiment impossible de résister. Bon, pour tout vous avouer, je n’ai pas résisté, j’ai acheté plusieurs petites gourmandises qui sont absolument divines….

Mon conseil : Goûtez leur miel et leur confit de rose.  C’est un pur délice ! 
Provins est une ancienne cité médiévale inscrite au patrimoine de l’UNESCO depuis 2001. Je vous recommande de la visiter car elle est magnifique avec ses grands remparts, ses monuments historiques, ses églises, son prieuré, sa Ville-Haute et sa Ville-Basse très animées. A découvrir dans mon article « Balade à Provins, imposante cité médiévale aux portes de Paris ». 

Je veux bien y aller … mais c’est où Provins ?

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